Une surprise inattendu... [Ecarté]

Il était une fois, dans la cité des mercenaires, Astrub, où vivaient trois petits Piou. L’un, d’un pelage violet s’exclama auprès de ses congénères :

_ « Piou piou… - Tu es jaune, lui dit-il pour vous traduire.
_ Pipiou piou ! - Et lui rouge.
_ Piou piou pi ! » - Suivez-moi, reprend Violet.

Ainsi, Jaune et Rouge le suivirent en silence. Traversant la ville depuis la statue Sram, ils manquèrent d’être écrasés à plusieurs reprises par marchands, aventuriers, villageois jusqu’à allant même se faire attaquer par une Arakne sauvage où nos trois petits oiseaux ont dû se battre férocement pour vaincre leur agresseur. Ils ont même réussi à échapper à une horde de Crâ connus sous le nom menaçant de… « bot ». Epuisés, ils arrivèrent à la statue Ecaflip où ils entendirent un chuchotement disant « Reflexe »… Paix à leurs âmes !

La morale de l’histoire ? Il n’y en a pas ! J’aime parler de choses et d’autres. Par exemple, ma mère était soigneuse au temple Eniripsa, quant à mon père lui, il était malade… Ils se sont croisés dans un couloir, et voilà comment je suis née…
Nira, voilà comment s’appelait ma maman. Papa lui c’était Tori. Ils m’adoraient et moi aussi ! Je suis fils unique. Même si par moments, j’aurais aimé pouvoir avoir un petit frère ou une petite sœur, j’ai passé une enfance très heureuse dans notre foyer au milieu d’Amakna, entouré de champs et toutes sortent de mignonnes créatures y vivant.
A l’âge de mes dix-huit ans, je décide de quitter la maison familiale pour me rendre en ville afin d’y trouver du travail. Retissant, mes parents un peu trop protecteurs, voulurent me dissuader en mentionnant tous les dangers de la route et de la ville. Mais en vain, ma décision était prise, nul pouvait me retenir.
Et c’est ainsi que, deux ans plus tard, je me mis en route… La mère avait raison, la route est dure ! Les Tofus sont fous, les Bouftous dévorent tout, les Champ-Champs m’empoisonnant, les Larves qui bavent, les Roses Démoniaque me matraque, bref, je suis enfin aux murs d’Astrub. Le père avait raison, la ville est dure ! Magasins et maisons en pierre, les rues pavés… Nul besoin de dire que le sol n’est pas meuble. Ah, je viens de le dire… Quoi qu’il en soit, je file en direction de l’hôtel des métiers ! Oui, mais quels directions prendre ?! C’est d’ailleurs à ce moment où j’ai vu les Pious. Leurs comportements m’avaient intrigué, j’ai donc décidé de les suivre.
L’Ecatte qui venait de les tuer de sang-froid, s’approcha de moi d’une marche élégante. Etrangement, je n’ai pas eu peur, sans doute grâce à sa beauté. Jeune, pelage d’un blanc neige, les vêtements d’une dorure étincelante, mais néanmoins, moi-même qui ne suis pas un combattant, pouvais ressentir l’aura meurtrière qu’elle émane. Des yeux d’un pourpre impériale, tout comme sa chevelure, pouvait arracher le cœur de tout homme d’un seul regard.

_ « Hey toi là, que fais-tu ? Tu agis bizarrement, tu n’es pas du coin n’est-ce pas ? Me dit-elle d’un ton autoritaire.
_ « Oui en effet, je viens de la campagne et je suis venu en ville chercher du travail ! Lui répondit-je peux sûr de moi. Par ailleurs, sauriez-vous m’indiquez la direction de l’hôtel des métiers s’il vous plait ? »

L’Ecatte resta silencieuse quelques instants, tout en me regardant d’un air intrigué…

_ « Hum, suis moi, je vais t’y conduire !
_ Vraiment ? Merci beaucoup ! »

Ainsi, je marche derrière elle, silencieux. Je me contente d’admirer sa splendeur de dos. Mais même si elle est devant moi, je ressens bien ses yeux fixé sur moi, il s’emblerait que je l’intéresse. Quant à savoir pourquoi, je l’ignore. Je pense être quelqu’un de tout à fait ordinaire pourtant.
Une fois arrivé au lieu-dit, où j’ai pu découvrir sur le chemin la banque, l’hôtel des alchimistes, le Zaap, la statue Sadida et autres lieux fort sympathique, je m’attendis à ce que cette jeune fille, qui semblait avoir mon âge, repartie vaguer à ses occupations. Mais il en va autrement. Durant les heures où je passai dans l’hôtel de vente, elle resta près de l’entrée, m’observant de loin.
Forgeron, Paysan, Bijoutier, Tailleur, Boucher et autres métiers en tout genre, mais rien qui puisse me convenir. Je me suis quand même intéressé à tout pour pouvoir faire au moins quelque chose, mais sans plus. J’ai besoin d’y réfléchir, je reviendrai plus tard.

_ « Alors, tu as trouvé ta voie ? Me fait l’Ecaflipette.
_ Non malheureusement… Elle me regarde stoïquement sans rien dire, alors je repris.
_ Il n’y a pas ce que je recherche !
_ Que voulais tu faires ? D’une voix intéressée.
_ Quelque chose du genre écrivain, ou poète… »

Elle se retourne, semble réfléchir, puis une ou deux minutes après, fait de nouveau face à moi, et me dit sûre d’elle.

_ « Devient mon narrateur ! Je te promets pleins d’aventures que tu pourras écrire, ainsi que de grands voyages ! »

Grande surprise, je ne sais quoi dire ! Je dois avoir les yeux sortant de leurs orbites dû à mon grand étonnement.

_ « Tu iras où j’irai, tu conteras mes histoires et bien sûr, je te payerais comme il se doit. »

Un simple « d’accord » sorti de ma bouche, et elle m’ordonne toute suite après de la suivre.
Je ne sais pas où nous allons, je ne sais rien d’elle, pourquoi porte-t-elle un si grand intérêt pour moi, qu’importe. Elle m’offre quelque chose que j’aime, et c’est le plus important pour moi !

Voilà maintenant plusieurs jours que nous sommes partis d’Astrub. J’en sais dorénavant plus sur elle, les aventures qu’elle a vécu, sa famille, ses amis. J’ai eu un peu de mal à croire tout ce qu’elle me disait, mais sur le chemin, nous avons été confrontés à toutes sortes d’adversaires. Tout comme je l’avais ressenti à notre première rencontre, elle possède une très grande puissance. Elle terrassait ses ennemis sans aucune difficulté, il m’a été facile après l’avoir vu en action, de croire tout ce qu’elle me disait.
Nous voilà dans les plaines de Cania, proche des landes de Sidimote. Des créatures nous encercles, j’aurai pu avoir peur auparavant, mais maintenant, je sais que je suis en sécurité au près d’elle. A n’en point douté, elle s’est déjà occupé d’eux… Nous continuions notre voyage, même si pour l’instant, j’ignore toujours notre destination. Même si, à priori, nous nous dirigeons à Brâkmar. Ca me fait un peu peur de penser que nous allons dans cette direction…
Une fois dans les landes, j’en sais encore d’avantage sur l’Ecatte. Elle porte de très grands sentiments pour une guilde en particulière où elle avait séjourné plusieurs années. Passion et foi, ce fit entendre quand elle parle de celle-ci. Une histoire drôle et triste à la fois. Emouvant.

Nous voilà dans la cité de l’ombre, devant une immense demeure. Plus qu’une demeure, on pourrait y voir un château. La gigantesque porte d’entrée en bois d’Orme et aux charnières rouillés semble lourde à pousser. Derrière, une grande salle damée. Malgré les bougeoirs muraux en fer forgé, la pièce est aussi sombre que la nuit sans lune. Plusieurs ombres apparaissent, sans doute les occupants. Une forte pression ce fait sur tout mon corps, aucun doute possible, nous sommes bien devant les membres de la guilde que la jeune fille que j'ai suivi ces derniers jours, apprécie tant. La Primum Nocere !
M’inclinant devant eux en signe de respect, je recule de deux pas en arrière pour laisser place et la parole à celle que j’admire maintenant au plus haut point, ma maitresse…

_ « Salutation, mes amis. Quelques-uns d’entre vous le savent, d’autres doivent me reconnaitre et certains ne me connaissent pas.
Cela fait maintenant plus d’un an que je n’étais pas revenue en ce lieu et la raison de ma présence semble être une évidence. Je viens de nouveau postuler ! Mais n’ayez crainte, il n’y a pas que mon nom et mon apparence qui ont changé. Ma personnalité aussi, a beaucoup évolué !
Mais je ne suis pas là en tant que « Priscilla-Ur », non, cette personne n’existe plus !
Je suis Faye, fière Brâkmarienne de cercle 190, souhaitant rejoindre l’élite ! Je vous remets mon destin entre vos mains, en espérant retrouver la famille que j’ai perdu en Flovor 641… »

Un léger sourire en coin fit son apparition sur ses lèvres violacé, les yeux étincelants, mais rempli de peur… Que pouvait-elle penser en ce moment précis, elle qui n’a pas cessé de penser à ses anciens compagnons d’armes, ses amis, depuis son bannissement mérité, maintenant qu’elle se tient devant eux, dans son ancienne demeure… ?

Il fallut un certains temps à Malm pour qu'il se rappel qui était cette Ecaflip. Il ne l'avait pas connu longtemps, quelques semaines à peine après qu'il eu intégré l'élite Brakmarienne, Priscilla-Ur nous avait quitté. Malgrès le peu de temps passé à se cotoyer le jeune Feca de l'époque avait apprécié non pas la force physique de l'ancien membre mais sa capacité à manié la plume. Talent qui lui sauta aux yeux en écoutant l'écaflip se présenter.

Avant de prononcer le moindre mot, Malm s'interrogea sur ce qui faisait la force de la Nocere.

- Ses guerriers ? Pas que. Si notre guilde surpasse si aisément les autres ce n'est pas uniquement par notre engagement au combat, non plus par nos équipements, mais bien parce que notre bras armé est soutenu par des gens talentueux avec leurs mots, les guerres ne se gagnent pas seulement en terrassant nos ennemis sur le terrain, mais aussi en les écrasant sur des terrains plus diplomatiques, et plus intellectuelles.

- Rappelons nous... La vodka blue.. la Perversity.. les invasions dans Bonta.. et plus récemment le goultarminator avec ses candidatures et les discussions sur divers grimoires ..

- Est ce que les Malm, Gayboy, Yoshird, Masterzeke, et autres guerriers auraient été aussi efficaces sans les cerveaux de la Nocere ? Je ne pense pas.

Apres cette réflexion, le Feca avait prit position. Il fit savoir à ses confrères que selon lui, c'est avec ce genre de membres dans nos rangs que nous sommes l'élite.

Au final il repartit sans même avoir adressé un mot au postulant afin de ne pas le laisser se faire des idées.

Voyant Malm s’interroger auprès de ses confrères sur la véritable force, Faye sourie en baissant la tête. Joie ? Je ne serai dire. Ses yeux émettent une étrange lueur, prête à s’éteindre. Comme-ci sa force vitale la quittai - pourtant ses lèvres violacé montraient un signe d’espoir. L’espoir que le Féca puisse convaincre l’assemblée ? Non. C’est autre chose. Une chose indescriptible et incompréhensible, qu’elle-même a du mal à savoir.
Relevant la tête doucement, elle aperçut Physalia au loin pendant que Malm s’en alla. Je ne pourrai décrire le fauteuil dans lequel cette Pandawa est assise, je ne sais de quoi il fait. D’ici, on pourrait y voir des ossements humain, mais la couleur semble étrange. L’obscurité ne m’aide pas à vrai dire. Je peux simplement dire qu’il me parait peu confortable…
Le soupir que poussa Physalia signifiât tout ce qu’elle aurait pu dire avec des mots. Je ne vois aucune haine, seulement qu’elle est désintéressé. Peut-être même de la tristesse – une blessure que le temps n’a pas encore soigné. L’Ecaflipette ne s’attarda pas à la fixer et tourna vite la tête pour croiser le regard d’Aorewen. Ce jeune Sacrieur si direct.

_ « Excuse-moi de te contredire, mais des exceptions il y en a déjà eu ! »

Elle se retourne, me faisant face à présent tout en marchant à petit pas, elle continue.

« Bien sûr, il est important de ne pas oublier le passé, il permet d’aller de l’avant sans commettre les mêmes erreurs. Le temps efface le souvenir des malheurs, jamais celui des fautes. La morsure d’un remords se ravive chaque jour plus cruel dans notre conscience, à mesure que la vie passe. »

Arrêté, Faye regarde à nouveau Aorewen…

« Pourtant, je n’ai pas de passé, puisque je ne suis plus celle que vous avez connue ! Je suis déjà morte une fois, l’être que je suis après la mort n’a plus de raisons de se souvenir de la femme que je suis depuis la naissance que cette dernière ne se souvient de ce que j’ai été avant elle. »

Voilà que des mots bien étranges ! Mais rappelez-vous de l’histoire des trois Pious ? Peut-être que maintenant, pouvons-nous y voir un sens à ce passage… Peu importe le chemin que nous empruntons, il y aura toujours plusieurs épreuves à surmonter. Reste à savoir où le voyage s’arrêtera.
L’Ecatte regarde de nouveau Physalia au loin tout en s’exclamant à tout le monde…

_ « Savoir ce remettre en question est aussi une force en soi, non ? J’ai su trouver cette force ! »

Le silence était des plus total dans la salle jusqu’à l’arrivé de cette personne. Une jeune Sram au teint bronzé vêtue de rouge et de noir. Sanguis-Ignis, puisqu’elle se nomma ainsi, avait déjà rencontré mon employeuse récemment et semblait l’apprécier. Mais la tromperie est maitresse pour toutes personnes qui marchent dans l’Ombre du Sram. Vigilance requise.

_ « Sanguis, c’est bien ça ? Je suis ravie que tu te souviennes de moi ! »

Sans étonnement, elle posa plusieurs questions comme elle n’avait pas connue Priscilla-Ur. Faye donna un rapide coup d’œil à Physalia puis laissa place à une petite pause avant de répondre à la Sramette fixant son regard.

_ « C’est une longue histoire et je ne sais pas si je peux en parler. A proprement parlé, Prissou n’est pas partie de la guilde, mais plutôt exclue… Non ! En réalité « partie » semble plutôt correct. »

La jeune femme regarde l’Ecaflipette d’un air perdu, une incompréhension totale.

_ « Prisci’ avait elle-même organisé son bannissement afin de jouir d’un certain divertissement. De par ses actes et ses paroles, elle a déçu, blessé les siens, simplement pour le plaisir que cela pouvait lui procurer. Elle n’était plus Priscilla-Ur de la Primum Nocere mais, Priscilla-Ur DANS la Primum Nocere… »

D'un regard triste, l'Ecatte repris.

_ « Si tu veux plus de détails, tu demanderas aux Passeurs. Moi, je ne peux que dire le nécessaire !
Pour répondre à ta deuxième question, je peux te certifier que cela ne pourras en aucun cas recommencer ! Pourquoi ? Simplement parce que je ne suis plus Priscilla ! Il n’y aura donc pas d’exception, puisque je viens pour la première fois, me présenter à vous… »

Faye a répondu à Sanguis-Ignis sans montrer une once de relâchement dans sa détermination à vouloir rejoindre l’élite Brâkmarienne.
Et cette chope sur la table me donne relativement une envie d’étancher ma soif…

Désappointé, Faye s’exclamât haut et fort.

_ « Ca fait maintenant plus d’une année qu’on ne s’était pas vu ! Comment peux-tu dire que je n’ai pas changé ? Inventé une nouvelle vie ? D’où cette certitude vient-elle ?
Alors oui, j’ai été bête, méchante, je vous ai menti, mais je veux maintenant que vous rencontriez mon vrai moi !
Dropit, m’entends-tu ? Tout ce que je peux dire maintenant, n’est que mensonge ? Où est-ce que c’est votre rancœur qui fait que vous ne m’écoutez pas ? »

En se calmant, l’Ecatte baissa la tête, regardant vers le sol et d’une voix faible...

_ « Ma présence en ces lieux ne signifie rien à vos yeux ? Pensez-vous que je serai revenu simplement pour le plaisir sans avoir de regrets ? »

Elle regarde de nouveau tout le monde et parle avec un ton normal.

_ « Si vous avez depuis le début, décidez que je ne pourrai pas vous convaincre, autant me le dire maintenant ! Alors je partirai dans l’immédiat, cessant de vous importunez plus longtemps, sans que vous puissiez me revoir un jour… »

Arrivé un peu en retard, Yopimarus vit rapidement qu'il ne servait à rien de tergiverser. Il s'approcha de la postulante et lui dit ces quelques mots:

-Non, il n'y a pas eu d'exceptions. Quand nous décidons de nous séparer d'un membre, quand bien même il s'agirait d'une erreur, c'est fait de manière irrévocable. Il est arrivé à quelques rares occasions que nous laissions une seconde chance à des membres qui étaient partis d'eux-mêmes, mais ça reste extrêmement rare, et ça n'est pas ton cas. Je ne vois aucune raison pour changer cela, si ce n'est nous décrédibiliser. Si tu souhaites à nouveau massacrer en notre compagnie, tu pourras toujours le faire, mais pas avec notre blason, malheureusement. Mes excuses de n'avoir pas répondu plus tôt.

Il raccompagna la postulante à la porte, puis retourna dans son bureau.